Association de Psychologues Cliniciens d'Orientation Freudienne

La dangerosité interrogée par le réseau de soins – 15ème soirée clinique

Date / Heure :
12/03/2008
20 h 30 min - 22 h 30 min

Catégories :

Mots-Clefs :
passage à l'acte, violence


Prix: gratuit


Affiche 12-03-08 dangerositéParler de « dangerosité » ou « d’état dangereux », c’est introduire au sein de la clinique la référence à la probabilité qu’un sujet commette un délit ou un crime et suppose dès lors de rendre quantifiable le pronostic de l’augmentation potentielle du risque de passage à l’acte. En tant que cliniciens, nous voulons montrer comment cette approche, bien que régie par un principe de précaution, risque de faire fi de la singularité des histoires individuelles et comporte ainsi une stigmatisation au travers d’une attitude qui tient plus de la suspicion que du soin, plus de la crainte que d’une authentique réflexion clinique. Bien sûr, un tel glissement n’est pas nouveau comme l’atteste, au nom du risque de la récidive, la confusionde plus en plus récurrente entre le domaine clinique et le domaine médicolégal. À cette confusion s’ajoute le déclin des références symboliques (le père,la famille par exemple). Une telle faillite fait passer au second plan les multiples stratégies d’accompagnement permettant par exemple d’assurer une continuité dans les soins au détriment des mesures d’internement pour régler les problèmes de violence et de dangerosité. Alors que l’expérience clinique nous apprend justement que c’est lorsque la parole se défait et que le soin se désagrège que la violence se présente. Ceci implique de ne pas réduire la dangerosité à un simple comportement ; confirmant ainsi a contrario que la dangerosité est peut-être le point extrême où se confirme que le traitement ne peut s’inscrire que dans le cadre d’une politique de la clinique. Au cours de cette soirée, nous voulonsinterroger, à la lumière de drames subjectifs vécus par des adolescents, comment des lieux de soins réintroduisent la dimension de la parole, chez des sujets ayant un vécu de violence et stigmatisés comme dangereux. Comment comprendre « violence et dangerosité » avec la logique de l’adolescent ? Y a-t-il une violence spécifique à la psychose ? La compréhension et la réponse à ces questions impliquent une démarche radicalement opposée à la taxinomie qui semble régler actuellement la clinique.

Invités

Dr. Marie-Jeanne Guedj, chef de service au C.P.O.A

Hôpital de jour pour adolescents – Gombault Darnaud – Paris

Dr. Ricardo Schabelmann, Médecin Directeur

M. Pascal Ollivier, Psychologue

Yann Pelicier, Psychologue

Soirée animée par

Dario Morales, psychologue (CHSA), psychanalyste, (membre ECF)