Association de Psychologues Cliniciens d'Orientation Freudienne

Ruptures et continuité – Le travail de la psychose, 9ème Journée

Date / Heure :
29/09/2012
Toute la journée

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Prix: gratuit


AFFICHE-25-0912 RUPTURELa politique de santé mentale s’est longtemps inscrite dans une logique de l’enfermement. Puis voit le jour un système de soins décloisonné : la psychiatrie de secteur, qui organise la continuité du soin dans l’espace et dans le temps, en mettant en place une articulation entre les différents professionnels du sanitaire et du social ; ceci englobe non seulement les institutions de soins mais également, le secteur médicosocial et celui de la grande précarité. C’est une construction à la fois individuelle et collective qui s’organise autour des notions d’accueil, d’écoute et de travail partagé dans une équipe aux compétences plurielles. Cette construction façonne dans le quotidien des « entours » indispensables qui se déterminent à partir des inventions et des impasses des sujets eux-mêmes. En effet, le psychotique « travaille » dans son mode particulier de rapport avec ce qui fait défaut dans l’Autre, même dans les moments où ce travail est mis en échec. La « crise » surdéterminée dans ses modalités phénoménales (violence hétéro et auto, tentative de suicide, claustration, désinsertion, etc) met souvent en cause le travail individuel des patients ; mais c’est le rapport que le sujet entretient avec sa souffrance, ses hallucinations, son intégrité physique, son autonomie sociale, etc qui va commander le mode par lequel les équipes vont supporter le patient dans ses impasses avec la jouissance de l’Autre et soutenir ainsi sa parole de sujet dans un effort de « restauration » symbolique.

signé : Dario Morales

1re séance – L’instant de la rupture
Que veut dire accueillir la crise ? Si l’on se réfère au sujet, elle désigne sa « faille » d’inscription dans le dispositif du traitement. L’instant de cet « impensable » qui appartient au champ du réel articule hospitalisation et travail de restitution, de la parole absente ou malmenée par le traumatisme de l’acte (ou du passage à l’acte) ; il s’agit d’élaborer un parcours de soin en tenant compte des « possibilités », pour le patient, d’éclairer lui-même le sens du symptôme. Sans la clinique de l’écoute qui octroie une parole au sujet, impossible que les attentes du sujet vis-à-vis de l’institution, qui ont motivé le recours, se fassent entendre.

2e séance – « La nécessité du réseau /L’institution confrontée aux ruptures
La clinique exige parfois une réponse institutionnelle lors du déclenchement de la psychose ou lorsque la déprise sociale s’accentue. L’agitation, l’injure, la crise, la bagarre, la désinsertion ; ces débordements n’attendent pas l’entretien du lendemain pour se calmer ; du coup, l’intervention du clinicien ne coïncide pas avec la pratique habituelle au moment de la consultation. Dans ces situations, l’institution s’inscrit dans un travail de réseau dont le but est de chercher des réponses non seulement individuelles mais collectives tenant compte des particularités du sujet.

3e séance – Continuité libre, continuité sous contrainte, incitation aux soins
Sous le coup de l’émotion qu’ont suscitée certains faits divers, la loi qui encadre les pratiques psychiatriques vient d’être modifiée en 2011. Ce texte modifie l’organisation des soins ambulatoires, et au domicile, sans consentement. En même temps, il y est peu question de soins, mais plutôt de contrainte. Quels sont les effets de cette organisation sociale sur la pratique clinique en ambulatoire et dans les secteurs dits « sensibles » tels que ceux qui assurent le suivi des détenus et des auteurs de violences sexuelles ? Comment entendre l’incitation aux soins ?

4e séance – Une marge pour l’invention
Continuité rime avec stabilisation, c’est-à-dire avec le rétablissement du lien à l’autre et/ou la pacification de la jouissance. Suppléance, stabilisation, compensation. Au-delà des critères normatifs de normalisation, cela suppose avant tout, une invention de la part du sujet.
9 h 15 Ouverture : « Du difficile éloge de la folie »
Bernard CREMNITER, psychiatre, psychanalyste, membre ECF

9 h 45 1re séance : L’instant de la rupture
Président de séance : Dario MORALES

« Le risque de la parole face à la répétition »
Delphine CHAPIN, psychologue, EPOC (75), foyer post-cure du Labrador – Aurore (75)

« Espaces en-toilés : des transferts possibles »
Gaëlle BRIGARDIS, psychologue, SAMSAH Melun (77)

11 h 2e séance : La nécessité du réseau. L’institution confrontée aux ruptures
Président de séance : Karine Erbibou, psychologue

« Le réseau de la Maison des adolescents pour lutter contre les discontinuités »
Gilles BARRABAND, Psychiatre, Psychanalyste SPP, Secteur infanto-juvénile de Nanterre, Maison des Adolescents des Hauts-de-Seine, PJJ, UACA (S. Pédiatrie, CH Neuilly/Seine)

« Victimes d’agressions : Trauma, deuil pathologique et langage du corps »
Paola COCCHI, psychologue, EPS de Ville Évrard, Neully sur Marne
Après midi

14h15 présentation : « Comment supporter le discontinu »
Guy DANA, psychiatre, psychanalyste

14 h 45 3e séance : Continuité libre ou continuité sous contrainte, incitation aux soins
Président de séance : Camille Routier, psychologue

« Obligations de soins, continuité & discontinuité . »
Gabrielle ARENA, psychiatre, CRIAVS, Ville Evrard (93)

« Dehors c’est le néant »
Valérie RICAUD, psychologue, CRIAVS, Amiens (80)

« L’impératif de la jouissance et l’élaboration du symptôme »
Dario MORALES, psychologue, SMPR, CHSA (75), psychanalyste, membre ECF

16 h30 4e séance : Une marge pour l’invention
Président de séance : Juan GOMAR, psychologue

« Déclenchement d’une mélancolie chez une patiente de Freud- Désirer un enfant ou être mère ?»
René FIORI, psychanalyste (93), membre de l’Eurofédération de Psychanalyse, cofondateur de SAT

« Mme B : un dispositif sur mesure »
Cédrine MONIER, psychologue, EPOC (75)

18h00 : conclusion : Monique GARNIER, psychanalyste