Association de Psychologues Cliniciens d'Orientation Freudienne

16ème journée d’études – « Le suicide : Une insondable intention qui interroge l’acte »

Date / Heure :
30/03/2019
9 h 00 min - 18 h 00 min

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Prix: gratuit


 

­Le suicide : Une insondable intention qui interroge l’acte

Quelle est la nature de l’acte suicidaire ?

Il sera examiné ici, la formation et la psychopathologie du Moi. Contrairement à la conception philosophique qui voit dans le suicide une libre détermination de l’individu, le Moi freudien n’est ni souverain ni libre. Ce Moi « ne peut se tuer que lorsqu’il peut de par le retour de l’investissement d’objet, se traiter lui-même comme un objet ». En quoi le Moi peut-il se traiter comme un objet ? La clinique nous apprend que le Moi se constitue dans un processus où des « objets » sont investis, différents du « je », et le suicide n’est possible que si les éléments qui couvrent le « Moi » se dénudent, mettant en jeu leur désajointement !

A propos du suicide chez l’enfant, chez l’adolescent ! – Ce dénouement qui est de l’ordre du suicide de l’objet

Quels effets pourrait-on mettre sur le compte des sujets dont la caractéristique est d’avoir été des enfants non désirés. La clinique repère, à travers un certain nombre de comportements à risque,  chez ces sujets une irrésistible pente au suicide. A mesure que s’articule chez eux ce qui pourrait interroger leur histoire, ils refusent d’entrer dans le jeu du signifiant. Ils veulent au contraire en sortir, comme s’ils fixaient leur œil dans la caméra de la mort. Ils n’acceptent pas d’être ce qu’ils sont, ils ne veulent pas de cette chaîne dans laquelle ils n’ont été admis qu’à regret par les parents, par leur mère. Or, c’est justement sous ce signifiant « laisser tomber » que le sujet et happé par l’acte suicidaire.

Le suicide altruiste

Si la honte est du côté du névrosé, du côté du mélancolique, c’est l’indignité. Si la perte de l’objet est effective pour le névrosé, elle n’est pas consciente pour le mélancolique dont l’objet choit sur le Moi du sujet. Il va donc se perdre, son auto-critique, son auto-jugement sont impitoyables, produits du retour de la haine envers l’objet qui l’a laissé choir. Mais comme il s’agit de son Moi, cela peut aller jusqu’au meurtre de soi, et parfois de ce qu’il aime dans son entourage.

La pulsion de mort comme triomphe de l’objet

On évoquera ici la clinique des sujets qui après une déconnexion dans le rapport à l’Autre font preuve d’un acte qui court-circuite l’aliénation et qui se montre libératoire. On définira cet acte d’abord comme un moment subjectif de retournement du passif en actif. Mais plus radicalement c’est la pulsion de mort qui est à l’horizon de l’acte, ce mouvement de reconquête inverse l’objectivation car il s’agit de répéter activement ce qui a été vécu passivement. Cette répétition réussit-elle ? Non, elle ne se débarrasse pas du traumatisme. Le passage de passif à actif indique un changement de place – là où le sujet semblait jouit par un autre, à présent il s’agit de sa propre jouissance, – mais il n’indique pas pour autant qu’il a quitté les lieux de la répétition.

9h20 Présentation : Dario MORALES

9h30 Introduction : Bernard CREMNITER, psychiatre, psychanalyste, membre ECF, « Hilflosigkeit »

10h 15 Quelle est la nature de l’acte suicidaire ?

Table ronde animée par : Ricardo SCHABELMANN, psychiatre (75), membre ECF (75)

Dario MORALES, psychologue clinicien CHSA, (75), psychanalyste membre ECF (78), « Le suicide, acte réussi où le sujet joue sa vie »

Claire JOSSO – FAURITE, psychologue clinicienne, CMP adolescents, CHSA (75), psychanalyste (75), « Du suicide dans ses effets signifiants »

11h30 A propos du suicide chez l’enfant, chez l’adolescent ! – Ce dénouement qui est de l’ordre du suicide de l’objet

Table ronde animée par : Caroline CARRON, psychanalyste (77)

Samuel CARD, psychiatre, psychanalyste d’exercice libéral, « L’innommable du suicide »

Philippe LESIEUR, psychiatre, Fondation de Santé des Etudiants de France, « Le suicide ou la certitude de n’être personne »

Après midi

14h30 Introduction : Fabrice JOLLANT, professeur de psychiatrie, Université Paris Descartes, psychiatre, CHSA, professeur adjunct, Université McGill, Montréal (Canada), membre de l’Observatoire National du Suicide, du Groupement d’Etude et de Prévention du Suicide (GEPS), et de l’International Academy of Suicide Research (IASR), « Les conduites suicidaires : éclairages neuroscientifiques de la douleur psychique et de la vulnérabilité »

15h00 Le suicide altruiste

Table ronde animée par : Dario MORALES, psychologue clinicien CHSA, (75), psychanalyste membre ECF (78)

Bernard JOTHY, Psychiatre, psychanalyste, Membre de l’ECF, « Construire son suicide : Drieu de la Rochelle »

Gwénaëlle CASTELLANI, psychologue clinicienne, Groupement Hospitalier du Havre, « Je t’ai suicidé mon amour »

16h30 La pulsion de mort comme triomphe de l’objet

Table ronde animée par : Caroline KHANAFER, psychologue clinicienne, psychanalyste en libérale Paris 9e et 12e

Patrick ALMEIDA, psychologue clinicien, L’EPOC (75), « Plouc »

Pascal PETITQUEUX, psychologue clinicien, Intersecteur VI (CHSA), praticien auprès des classes prépa – Internat d’excellence (75), « Le dire qui démonte l’insondable tension de la menace de mort »

17h45 Conclusion : Serge RAYMOND, psychologue clinicien, Ville EVRARD, (93), « Je tue en moi, le monstre qui est en toi »