Date / Heure :
14/05/2008
20 h 30 min - 22 h 30 min
Catégories :
Mots-Clefs :
handicap
Prix: gratuit
La parution en 2006 de l’expertise collective de l’Inserm sur les troubles des conduites aura été marquée par un mouvement qui a mobilisé le monde « psy ». Ce rapport donne du grain à moudre à ceux qui depuis un certain temps plaident pour le transfert de la prise en charge des enfants, et donc des moyens, de la pédopsychiatrie vers le champ de plus en plus dilué du médico-social. Il s’agissait par là de répondre à certaines demandes qui, au nom de « l’égalité des droits », appuyaient le fait que ces enfants ne devaient pas être considérés comme des malades mais comme porteurs d’un handicap. Ainsi les soins ont-ils tendance à disparaître au profit d’un « traitement social » de l’inadaptation. Aussi, l’autisme, par exemple, se définit-il plus comme un poly-handicap que comme une structure psychopathologique. Se substituerait ainsi à la dynamique de la maladie et aux capacités de progrès du sujet la « fixité » de la chronicité et l’enfermement dans un destin tracé d’avance. La traduction pratique en est la modification des lieux d’intervention : d’un côté les enfants agités, agressifs mettent souvent en grande difficulté l’institution scolaire, d’où une clinique de l’enfant où ce qui dérange la classe ou trouble la cour de récréation devient le motif premier de consultation dans les CMP ; inversement, l’école est sollicitée pour être un lieu d’intégration du dispositif de soins. Ces mouvements contradictoires participent pourtant d’une même logique qui tend à réduire le symptôme au trouble ; le suivi thérapeutique pouvant être assuré par des secteurs associatifs ou libéraux qui font le lit des thérapies comportamentales et cognitives. Loin des querelles idéologiques, nous voulons interroger, à partir de la clinique, la place qu’a de nos jours le sujet dit « handicapé », à l’école, au CMP, à l’hôpital de jour. Reconnaître la nécessité de garder une proportion de soins dans le projet de vie et d’accompagnement de jeunes sujets, c’est lutter contre les dérives de la discrimination ; or, le « handicap », entendu seulement comme « un trouble à traiter », ne risque-t-il pas, paradoxalement, de devenir une nouvelle discrimination ?
Invités
M. Daniel Calin, agrégé de philosophe, formateur d’enseignement spécialisé
Mme Patricia De Rouvray, Psychanalyste, responsable de l’IRAEC (Institut de Recherche Appiquée pour l’Enfant et le Couple)
Mme Adela Alcantud-Balde, Psychologue/Psychanalyste, CMPP de Gif sur Yvette (91), EMP, Fontenay sous Bois (94)
Mme Danielle Papiau, Directrice du CMPP de Nanterre
Soirée animée par
Dario Morales, psychologue (CHSA), psychanalyste, (membre ECF)