Association de Psychologues Cliniciens d'Orientation Freudienne

76e soirée d’échanges cliniques APCOF – Avoir un enfant et être mère ! mardi 1er juillet 2025, 20h30, amphi MOREL

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Date / Heure :
01/07/2025
20 h 30 min - 22 h 30 min

Emplacement :
GHU-Sainte-Anne, Amphi MOREL

1 rue Cabanis 75014 PARIS

Catégories :

Mots-Clefs :
déni de grossesse, forclusion


Prix: gratuit


Au prime abord la grossesse semble être un phénomène biologique se déroulant suivant des étapes cliniques bien repérées, confirmation de la grossesse, développement de l’embryon, puis du fœtus, enfin ajustements du mode de vie jusqu’à l’accouchement. C’est le début d’une expérience toujours inédite, d’attente, de rêves mais aussi des craintes. Il apparaît donc très étonnant, impensable, incroyable de faire le constat que des femmes ne perçoivent pas et qu’elles ne sentent pas qu’elles sont enceintes ! Leur ventre s’arrondit peu, la prise de poids est à peine ressentie ou mal perçue. Qu’est-ce que ce corps qui tout en changeant reste imperméable aux représentations habituelles de la grossesse et du savoir ? En effet, il ne suffit pas qu’un enfant soit porté dans le ventre, il faut également une représentation, qu’il soit pensé, imaginé, désiré pour exister. Le paradoxe est que la grossesse est un état réel qui modifie non seulement l’intimité du corps, ses représentations ordinaires, mais également les références symboliques de son propre vécu d’enfant dans la constellation familiale. En effet, la transmission qui se joue entre la femme et son futur enfant mobilise les outils de son identification de femme devenant mère mais aussi le marquage imaginaire construit d’idéaux parfois contradictoires eu égard à l’attente ou pas du partenaire et qui suscitent l’ambivalence marquée de jouissance et d’angoisse.  De plus, ce futur enfant est déjà destiné, d’un moment à l’autre, à être détaché du corps. Avoir un enfant et être mère, se croisent font nœud, la jouissance de l’UN croise le fantasme et le symptôme. Que la femme soit seule ou en couple, l’état de grossesse la renvoie toujours à sa propre solitude.  Il y a parfois des altérations, certaines femmes « ignorent », « nient » leur grossesse et selon les structures psychiques, névrose, psychose, les variations peuvent être le déni, la forclusion, la non-reconnaissance, le rejet. Qu’elle se sache ou non porteuse d’un enfant, le réel de la naissance la submerge. Pour certaines femmes, une fissure devient manifeste au moment de la grossesse et se révèle mortifère au moment de l’accouchement. Durant des mois, la future mère va imaginer son enfant, le mettre en scène, il devient sujet avant de l’être, il devient ainsi un être différencié. Or pour certaines, ce personnage n’a pas de construction, il n’a pas été désigné, ni parlé, il est « enfermé » dans le silence, il ne peut être séparé ; à terme il sera traité comme un bouchon voué à être un simple déchet. Cette soirée aura pour objectif au-delà des situations à la limite du judiciaire, à mieux analyser, comprendre, au cas par cas, les impasses dans le processus de la grossesse ; elles expriment la division du sujet et sous les signes de la plénitude révèlent les tensions et blessures des femmes en souffrance confrontées à un réel qu’elles ne peuvent plus affronter.

Présentation : Dario MORALES, Psychologue clinicien, psychanalyste membre ECF (78)

Invités : Equipe du Centre Naissance de Colombes (92), intersecteur infanto juvénile 92i20 du CHI Théophile Gautier ; Jean MICHEL, psychologue clinicien et psychomotricien ; Daphné SCOURY, psychiatre, PH, responsable du centre naissance et cheffe de service de périnatalité ; Anissa TOLBA, infirmière

Soirée animée par Bernard JOTHY, psychiatre, psychanalyste membre ECF et Dario MORALES, psychologue, psychanalyste membre ECF